Varroa - 07 - Traitement APIVAR (amitraze)
Ce médicament vétérinaire contient de l’amitraze, ce qui peut entraîner des effets indésirables neurologiques chez l’homme. L’amitraze est un inhibiteur de la monoamine oxydase ; porter une attention particulière chez les personnes diabétiques ou sous traitement avec des inhibiteurs de la monoamine oxydase ou sous traitement hypotenseur. L’amitraze peut causer une sensibilisation cutanée (réaction allergique, particulièrement des irritations cutanées).
Eviter tout contact avec la peau et avec les yeux.
Les dispositifs de protection sont décrits dans les articles "Tenue et outillage" du domaine "Interventions"
Il est donc nécessaire de porter des gants imperméables lors de la manipulation des lanières. On ne doit pas porter de gants d’apiculteur en cuir lorsque l’on manipule ce produit.
Cet article a pour but d'aider à la préparation d'un traitement avec des lanières APIVAR.
Extrait de la notice du laboratoire VETO-PHARMA :
L’amitraze C19H23N3 (famille chimique des formamidines) est une substance de synthèse à activité acaricide et insecticide. Son mode d’action est de type neurotoxique. L’amitraze agit principalement comme inhibiteur de l’influx neurologique physiologique. Il en résulte une paralysie du parasite, permettant son élimination naturelle par simple gravité.
Avant tout il faut noter que les abeilles doivent se frotter aux lanières d'APIVAR pour se charger de molécules d'Amitraze qui vont paralyser les varroas. La phase phorétique correspond à la phase d’alimentation des femelles varroas fondatrices sur l’abeille adulte. Bien que les varroas s’attachent préférentiellement aux abeilles nourrices via la perception de kairomones (substances chimiques volatiles, produites par l'abeille, libérées dans l'environnement, qui déclenchent une réponse comportementale chez les varroas, procurant un bénéfice à ces derniers), il est aussi possible que certains individus s’accrochent à des butineuses ce qui pourra conduire ainsi à infester d’autres colonies à proximité.
A chaque fois que les abeilles vont venir en contact avec la lanière, elles vont prélever de l’amitraze en surface. L’amitraze située à l’intérieur de la lanière va alors migrer vers la surface, et ainsi renouveler l’amitraze disponible pour les abeilles. Ceci garantit le relargage contrôlé du principe actif pendant les 10 à 12 semaines d’utilisation. A la suite de leur fabrication, les lanières sont mises dans un sachet sous vide pour garantir la préservation de l’amitraze pendant 2 ans après fabrication.
Exemple de prescription :
Le conditionnement de 10 lanières contient 5 fois 2 lanières accolées permettant de traiter 5 ruches.
Chaque couple de lanières devant être dissocié avant utilisation. Attention aux mesures d'atténuation des risques recommandées sur l'étiquette, comme le port de gants résistant aux produits chimiques (gants en nitrile).
Extrait de la fiche technique du GDS Centre :
Comment positionner au mieux les lanières dans l'inter-cadres ? Suspendues avec un fil de fer :
ainsi c'est toute la surface de la lanière qui est utilisée.
Extrait de "Contrôle de l’efficacité du médicament APIVAR"
par J.-P. FAUCON, P. DRAJNUDEL, M.P. CHAUZAT et M. AUBERT en 2007
- le traitement doit être effectué le plus tôt possible en saison (fin août, début septembre) car il évitera à l'abeille plusieurs semaines de parasitisme et lui permettra d'entrer confortablement en hivernage ;
- ce traitement doit prendre en compte la possibilité de recontaminations ;
- la perte de contact entre les lanières et les abeilles conduisant à une moindre diffusion du produit actif vers celles-ci peut diminuer l'efficacité du traitement. Dans la mesure du possible, une vérification du positionnement des lanières devrait être réalisée par l’apiculteur en milieu de traitement ;
Pour une bonne mesure de l’efficacité des traitements, deux traitements de contrôle successifs avec deux acaricides différents doivent être réalisés immédiatement après l'enlèvement des lanières et les décomptes des parasites doivent être prolongés durant au moins dix jours.
Résidus dans le miel et la cire après traitement APIVAR.
Extrait de la REVUE SUISSE D’APICULTURE n° 11-12 de 2021
L’amitraze se décompose rapidement et complètement en divers produits de dégradation. Il a rarement été détecté dans les échantillons de cire d'abeille, en raison de son court temps de demi-vie, ce qui nécessite sa quantification indirecte par le biais de ses produits de dégradation. L'amitraze se dégrade en 1 jour dans la cire d'abeille et en 10 jours dans le miel. L’amitraze est susceptible de provoquer des lésions au système nerveux des utilisateurs.
Dans le miel de printemps provenant de colonies traitées l'automne précédent à l’Apivar, des produits de dégradation de l’amitraze ont été détectés (moyenne de 0,005 mg/kg). Dans le miel d’été (2e récolte), les produits de dégradation de l’amitraze n’étaient plus détectables.
Des valeurs significativement plus élevées (0,82 mg/kg) dans la cire que dans le miel ont été mesurées. Les résidus sont encore détectables dans toute la colonie plusieurs mois après la fin du traitement. La plupart des produits de dégradation de l’amitraze restent dans la cire lors de la fonte de la vieille cire.
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