Carnet de notes apicoles

Extrait de l'article de Francis Mounetou de la Société Centrale d'Apiculture dans la revue L'Abeille de France n°1093 de septembre 2021.

La production de cire par les abeilles demande la réu­nion de plusieurs critères :

• Des abeilles âgées de 12 à 18 jours en assez grande quantité.
• Une miellée. La fabrication de cire nécessite une consom­mation importante de nourriture. Il faut en moyenne une consommation de 8 kg de miel pour fabriquer 1 kg de cire. Lorsque la miellée est achevée, les abeilles ne cirent plus, à moins d'un nourrissage approprié par l'apiculteur.
• De la chaleur. Dans le nid, la température doit atteindre 33° à 36 °C pour faciliter la transformation de la cire. Une température clémente à l'extérieur leur facilite la tâche.
• Une colonie populeuse, car cela nécessite un assez grand nombre d'ouvrières employées à cette tâche.

Extrait de "La pureté de la cire, indispensable à la santé de la colonie !"

Par Marc-Edouard Colin, Docteur Vétérinaire, Docteur en entomologie appliquée, Chercheur en pathologie de l'abeille et écotoxicologie, Membre de l'Orthopedic Foundation for Animals.

Article publié dans "La santé de l'Abeille", n°277 de janvier-février 2017

Qu’est-ce que la cire ?

La cire est un matériau de la ruche relativement souple, malléable et isolant. Elle est d’une grande complexité chimique, car on y retrouve plus de 300 molécules différentes : des acides gras et des alcools et leurs combinaisons, acide plus alcool. On note aussi la présence de quelques dizaines de substances aromatiques. Son caractère graisseux permet aussi la fixation de molécules étrangères à la ruche comme des pesticides ou des molécules thérapeutiques.

Pollution des cires avec les acaricides

L’apparition de l’acarien parasite externe Varroa destructor dans les ruchers d’Europe de l’Ouest a contraint les apiculteurs à traiter leurs colonies au moyen d’acaricides de synthèse ou naturels. Il est alors inévitable de retrouver les acaricides les plus liposolubles dans la cire.

Intensité de la pollution selon la nature de la cire

Cire de corps

Toutes les études concluent que les cires du corps de ruche sont les plus polluées.

Cire de hausse à miel

A la suite de traitements par acaricides du corps de ruche, on estime que la cire des hausses, posées après traitement, est 3 à 10 fois moins polluées que celles du corps de ruche.

Cire d’opercule

La cire d’opercule est réputée moins polluée que la cire gaufrée.

Cire gaufrée

La littérature scientifique signale quelques essais de décontamination lors du travail du cirier. Plusieurs heures d’ébullition de la cire ou de passage en autoclave à 140°C ne détruisent pas les pesticides.

Extrait de "Apiculture et ergonomie" article de Karl-Rainer Koch dans Abeilles & Cie n°72 de 1999 :

Importance de circuits de cire séparés

Comment résoudre le problème des accumulations de résidus (bromopropylate, counaphos. fluvalinate...) dans les cires ? Une solution consiste à séparer strictement la cire des hausses de celle du corps. La ruche Dadant offre cette possibilité. En pratique, les cires des hausses ne sont jamais en contact avec le couvain, ni avec aucun produit de traitement. Ce principe est préconisé depuis quelques an­nées par Gunter Ries et Paul Jungels.

Les cires gaufrées sont exclusi­vement produites à partir de cire d'opercules de hausses. Les cires des cadres du corps sont fondus séparément. Cette cire, conta­minée par les résidus, peut être utilisée pour la fabrication de bougies. Ce processus permet d'éliminer les cires contaminées du circuit interne de l'exploita­tion et évite ainsi les problèmes d'accumulation éventuels. Le seul impératif est de travailler avec des corps et des hausses strictement séparés. Avec une chaudière à cire à usage person­nel, le principe des circuits sé­parés est facile à appliquer et donne de bonnes garanties de sécurité à l'apiculteur.