Extrait de la FICHE PRATIQUE 7 de la FNOSAD (Fédération Nationale des Organisations Sanitaires Apicoles Départementales) :
Qu’est-ce que La Loque américaine ?
C’est une maladie très grave et contagieuse de l’abeille mellifère due à une bactérie appelée Paenibacillus larvae, qui a la propriété de produire des spores extrêmement résistantes. Les premières observations datent du XVIIIe.
L’agent bactérien atteint le couvain jeune de toutes les castes mais les signes cliniques de la maladie ne sont observables qu’à l’examen du couvain operculé. Les immatures meurent aux stades prénymphes ou nymphes et évoluent en masses gluantes puis en écailles, fortement adhérentes. Les abeilles ont beaucoup de difficultés à éliminer ces cadavres qui contiennent des millions de spores. Sans intervention de l’apiculteur, la maladie entraîne d’abord un affaiblissement de la colonie propice au pillage puis sa mort.
Où trouve-t-on cette maladie ?
Cette maladie est présente dans le monde entier.
Quelle réglementation s’applique à cette maladie ?
C’est une maladie réglementée à déclaration obligatoire: classée en Danger Sanitaire de 1re Catégorie (Maladie Réputée Contagieuse jusqu’en août 2013). Suite à une suspicion clinique, si le diagnostic est confirmé par une analyse de laboratoire agréé, les services vétérinaires départementaux mettent en place des mesures de police sanitaire.
Comment se transmet-elle ?
Les spores sont les éléments de résistance et de contamination de la maladie. Elles peuvent être introduites dans une colonie à la faveur de dérive, pillage ou manipulations apicoles. elles sont présentes dans tous les éléments de la ruche (miel, pollen, couvain, abeilles, cadavres, cadres…) et sur le matériel en contact avec la colonie atteinte. elles gardent leur pouvoir infectant très longtemps (plusieurs décennies).
Comment la reconnaître ?
En tout début d’évolution, très peu de signes sont perceptibles : ce ne sont que quelques opercules affaissés sur un ou plusieurs cadres de couvain, que seul un examen minutieux permet de détecter. Il est important de savoir repérer ces signes précoces.
À l’échelle de la colonie, on peut observer :
• Un affaiblissement, une activité réduite au trou de vol.
• Un couvain en mosaïque : c’est la juxtaposition avec désordre sur un même cadre, de couvains d’âges différents et de cellules operculées sur des immatures morts. Des alvéoles vides ou bien avec des œufs ou des larves se trouvent au sein du couvain operculé, suite à l’élimination par les abeilles nettoyeuses des individus morts et à leur remplacement par une nouvelle ponte de la reine.
• Dans les cas avancés et dès l’ouverture de la ruche, une odeur ammoniacale ou de colle de menuisier, très forte.
Avec quoi peut-on la confondre ?
• Elle peut être confondue avec d’autres maladies du couvain fermé comme le couvain sacciforme, la mycose (ascosphérose), la varroose mais dans tous ces cas les immatures morts ne sont pas adhérents et pas filants (parfois un peu avec le couvain sacciforme) et sans odeur particulière.
• La confusion avec la loque européenne est aussi possible: dans cette maladie les immatures atteints meurent avant (en majorité) ou après l’operculation, mais ils ne sont ni filants (ou très peu) ni adhérents.
Extrait de l'article du GDSA 07 : Groupement de Défense Sanitaire des Abeilles de l'Ardèche :
Destruction des colonies malades
Cette solution est la plus facile à mettre en œuvre. Lorsque les symptômes de la loque américaine, quelle que soit leur intensité (une cellule de couvain atteinte ou plusieurs cadres de couvain atteints), sont constatés, la colonie sera détruite. La destruction se fera le soir lorsque toutes les abeilles sont retournées à la ruche, cela afin de ne pas augmenter la contamination des colonies voisines par les butineuses privées de leur ruche.
Méthode :
Asphyxier les abeilles avec une mèche de soufre.
Pour ce faire, utiliser une boite de conserve métallique posée sur les têtes de cadres, dans laquelle vous ferez bruler cette mèche. Parfaire la hauteur en utilisant une hausse vide. Clore totalement la ruche, entrée, plancher grillagé. Laisser la ruche fermée environ 15 minutes.
Attention aux risques d’incendie : Si vous utiliser un récipient verre, il peut casser par les gouttes chaudes de souffre, mettre au fond du sable. Attention aussi aux doigts, risque important de brûlure en cas de contact avec les gouttes de souffre.
Précaution respiratoire : ne pas inhaler les vapeurs.
Laisser la ruche fermée environ 15 minutes.
Ouvrir la ruche, récupérer les abeilles mortes, et la totalité des cadres dans un sac-poubelle plastique. Désinfecter le sol aux abords de l’emplacement de la ruche.
Lors du retour à l’atelier apicole, le sac-poubelle et son contenu seront brûlés (les cendres seront récupérées et enterrées). Le corps de ruche et tous les autres éléments (plateau, couvre-cadres, nourrisseur…) seront parfaitement désinfectés au chalumeau.
Avantages :
Cette méthode radicale a pour avantage principal d’éliminer les souches d’abeilles sensibles à la loque américaine ainsi que les diverses sources de contamination.
Risques :
Les colonies voisines et le rucher doivent être attentivement surveillés, la maladie pouvant se déclarer ailleurs en raison de la contagion qui s’est faite. C’est pour cette raison que, lorsque dans un rucher, une colonie est retrouvée malade, c’est le rucher qui est considéré comme l’animal malade.