Carnet de notes apicoles

La nosémose

Extrait de l'article "Maladie des abeilles" du Dr  Joseph Hemmerlé, dans L ’ Abeille de France d'Avril 2019 :

 

D’un point de vue historique, l’agent étiologique de la nosémose des abeilles, appelé Nosema apis, fut identifié en 1909 par le professeur Enoch ZANDER. Dès 1930, la nosémose fut classée parmi les maladies réputées contagieuses et était de ce fait soumise aux règles de la police sanitaire. Des rapports révèlent qu’en 1973, les trois-quarts des mortalités massives de colonies d’abeilles dans l’est de la France étaient dus à la nosémose, donc à la microsporidie Nosema apis. Le parasite cible l’appareil digestif de l’abeille et plus précisément les entérocytes de l’intestin moyen, aussi appelé ventricule, des individus adultes, là où se déroule la digestion des aliments.

 

nosé

 

 


Éléments du système digestif de l’abeille


La nosémose est due à un parasite intracellulaire qui affecte les trois castes d’abeilles. Toutefois, la maladie n’affecte que l’insecte au stade adulte, particulièrement dans les régions au climat tempéré, aux hivers longs et humides.

 

Diagnostiquer et traiter la maladie

 

La nosémose à N. apis génère des diarrhées conduisant à des souillures fécales dans et sur la ruche et empêche la production d’une gelée larvaire de qualité à cause de la moins bonne assimilation des nutriments.

 

Les mesures de prévention

 

1) Assurer à l’abeille l’accès à des ressources alimentaires suffisantes et variées. Cette condition favorise le bon fonctionnement des systèmes de défenses naturelles et des ripostes immunitaires de l’insecte. Bien entendu, le terme "alimentation" englobe le pollen, mais aussi le miel !
2) Gérer son cheptel apicole de manière responsable : lutter correctement contre le varroa, empêcher la dérive et le pillage, hiverner des colonies fortes en des endroits appropriés, etc.

3) Éviter que la maladie se répande dans un rucher, en appliquant les mesures sanitaires indiquées, dès que le diagnostic d’un cas de nosémose est posé.


Extrait de la brochure "L'opportunisme chez Nosema ceranae" par Marc-Edouard Colin, Laurent Gauthier et Magali Tournaire du Laboratoire de Pathovigilance et de Développement Apicole de Montpellier SupAgro :

 

La nosémose de l'abeille est une maladie des abeilles adultes âgées qui affecte le tube digestif et provoque des diarrhées aigües pouvant aller jusqu'à la mort de l'individu et causer la perte de la colonie si de nombreuses ouvrières sont touchées.

La maladie a été particulièrement bien étudiée entre 1950 et 1990, car de nombreux cas de nosémose aigüe étaient signalés dans les ruchers d’Europe du Nord. Les signes cliniques, survenant en fin d’hivernage, sont la dysenterie (diarrhée intense), l'incapacité de vol, les abeilles traînantes, la paralysie partielle.

Nosema apis n’est pas la cause primaire de dysenterie.

Quelles sont donc les conditions qui provoquent une dysenterie ? Tous les facteurs qui ont une incidence sur le fonctionnement de l’appareil digestif lors de l’hivernage. Lorsque la grappe est formée, les abeilles adultes vivent « au ralenti », leur intestin n’héberge qu’une flore digestive très réduite et ne contient pas de lest (matières organiques non assimilables comme les enveloppes de grains de pollen). Une nourriture inappropriée, comme une complémentation en sirop trop riche en eau ou additionné de protéines mal équilibrées, occasionnent un gonflement de l’ampoule rectale. Il est suivi parfois par une défécation à l’intérieur de la ruche. Les excréments peuvent être ensuite réabsorbés par d’autres abeilles, elles-mêmes affaiblies. Ils transmettent alors le phénomène de dysenterie d’autant plus efficacement que les excréments sont contaminés par Nosema.
Une deuxième cause d’un dysfonctionnement de l’appareil digestif de l’abeille hivernante peut être la consommation de trop grandes quantités de nourriture naturelle ou artificielle, ce qui aboutit aussi à un gonflement anormal de l’ampoule rectale. Une des causes est une trop grande fréquence des dérangements de la grappe hivernale, incitant les abeilles à aller s’alimenter trop souvent.

CONCLUSION
Dans l’état actuel des connaissances, N. ceranae apparaît comme un agent pathogène opportuniste, c’est-à-dire qu’il ne peut se développer que si son hôte est affaibli au préalable.



08/02/2022
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