Carnet de notes apicoles

Les virus

Ce qu'il faut retenir c'est qu'il n'y a pas de médicament pour soigner ces maladies, la seule solution est dans la prévention :

  1. Traiter contre varroa !
  2. Faire de la prophylaxie !

Extrait de la visioconférence du 15 février 2023 par Dr Odile FAGE "Maitriser les affections virales dans son rucher. Ailes déformées, sac brood, maladie noire…"


Généralités sur les virus de l'Abeille

Le diagnostic est difficile ce qui fait qu'on les a longtemps ignorés :

  • Ils ne se cultivent pas ;
  • Ils ne se voient pas au microscope optique.
  • La détection est difficile, les tests PCR sont récents. Il s'agit d'une méthode de biologie moléculaire appelée PCR - Polymerase Chain Reaction ou R par P. C'est une technique utilisée dans des laboratoires de biologie spécialisés qui permet d'amplifier spécifiquement un .
  • Ils sont souvent associés avec d'autres pathogènes de l'abeille tel que varroa ou nosema.
  • On peut rencontrer des co-infections en présence de plusieurs virus.
  • Les infections sont fréquemment inapparentes, sans signes cliniques clairs.

On connaît une vingtaine de virus chez l'Abeille dont certains sont bien connus :

  • Virus couvain sacciforme SBV ( SacBrood Virus ) (ARN)
  • Virus de la paralysie chronique CBPV (Chronic Bee Paralysis Virus) (ARN)
  • Virus de la paralysie aigüe ABPV (Acute Bee Paralysis Virus) (ARN)
  • Virus des ailes déformées DWV (Deformed Wing Virus)( ARN)
  • Virus de la cellule royale noire BQCV ( Black Queen Cell Virus) ( ARN)
  • Virus du Kashmir KBV (Kasmir Bee Virus) ( ARN)
  • Virus de la Paralysie lente SBPV (Slow Bee Paralysis Virus) (ARN)
  • Virus Israélien de la paralysie aigüe IAPV (Israeli Acute Paralysis Virus)(ARN)
  • Virus filamenteux FV (Filamentous Virus) (ADN) non pathogène

Virus de la paralysie chronique CBPV souvent désignée par "maladie noire" :

 

voir l'article dédié.

 


Virus des ailes déformées DWV

 

voir l'article dédié.

 


Virus du couvain sacciforme SBV

  • C'est une maladie contagieuse du couvain ;
  • Elle a été découverte en 1917 par White ;
  • Les larves sont dans un sac d'où son nom ;
  • Virus responsable d'énormément de pertes dans les années 1980-90.

Signes cliniques

  • Couvain mosaïque avec de nombreuses larves mortes avant et après operculation ;
  • Des larves sont étendues sur le dos contre la paroi de l'alvéole ;
  • Couleur jaunâtre des larves au début puis accumulation de liquide dans la cuticule qui forme alors un sac ;
  • Le liquide est clair puis granuleux ;
  • La larve brunit puis se dessèche et forme une écaille en forme de barque, non adhérente aux alvéoles.

Evolution clinique

  • Dissémination dans la ruche par les nourrices et les nettoyeuses qui sont infectées sans symptômes ;
  • Les jeunes adultes se contaminent en s'occupant du couvain, le virus se multiplie sans signe d'infection apparent. Ces abeilles transmettent le virus quand elles deviennent des nourrices ;
  • La colonie élimine le couvain contaminé ;
  • Il y a changement de comportement des adultes contaminés qui cessent de s'occuper du couvain ;
  • La colonie finit par "guérir", après une baisse d'activité.

Facteurs favorisants

  • Mauvaises conditions climatiques, manque de nourriture et absence d'apport en pollen, travail peu divisé (excès de butineuses) ;
  • Varoose qui affaiblit les colonies ;
  • Plus fréquente au printemps au moment où il y a le plus de production de larves.

Conduite à tenir

  • Elimination des cadres de couvain malade voir de tout le couvain ;
  • Décontamination du matériel ;
  • Élimination de la ruche si réapparition chaque année.

Virus de la paralysie aiguë ABPV

  • Tout seul ce virus n'entraine pas de pathologie. Il a été détecté avant l'arrivée de varroa et était sans conséquence ;
  • Sa répartition est mondiale ;
  • Il est pathogène pour l'abeille adulte et pour le couvain ;
  • Il peut être inoculé par le varroa qui est alors vecteur du virus entre abeilles et des abeilles au couvain, sans multiplication du virus dans le varroa.

Symptômes

  • Peu de signes cliniques, signes non spécifiques ;
  • Perte brutale d'adultes (paralysie évoluant très vite) avec couvain mal entretenu par le manque d'adultes pour s'en occuper ;
  • Affaiblissements de ruches ;
  • Mortalités hivernales.

Conduite à tenir

  • Traiter et surveiller varroa ;
  • Tout particulièrement en automne car les abeilles qui entrent en hivernage auront espérance de vie inférieure.

Conclusion : attention aux co-expositions

  • Influence de varroa dans les viroses : baisse de l'immunité, abeilles plus petites, spoliation de l'hémolymphe, blessures, inoculation des virus ;
  • Bonnes pratiques apicoles : désinfection, marche en avant (intervenir sur les ruches en bonne santé avant celles qui paraissent chétives), changement périodiques des cadres, surveillance régulière ;
  • Importance du nourrissement : importance de la quantité et de la variété des pollens, les carences protéiques quantitatives ET qualitatives sont des handicaps majeurs pour les jeunes larves entrainant une sensibilité accrue aux maladies et une baisse d'immunité.
  • Etre attentif à l'environnement floral lors de l'implantation du rucher, ne pas surpeupler une zone. Importance de l'emplacement par rapport aux risques phytosanitaires.
  • Ne pas abuser des trappes à pollen.

 

Importance de la biosécurité - mesures préventives et réglementaires visant à réduire les risques de diffusion et transmission de maladies infectieuses.



16/02/2023
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