Carnet de notes apicoles

Extrait de la revue L'Abeille de France n°1135.

Après extraction, lorsque le miel a fini de passer du tamis dans le maturateur et après quelques jours, nous avons indiqué d'utiliser une feuille de papier cuisson pour enlever les quelques débris qui surnagent : les morceaux de cire détachés et les autres petites impuretés restées en suspension dans le miel, particules qu’il convient d’éliminer avant la mise en pots.

Pourquoi attendre ?

Nous voulons séparer le miel dont la densité est d’environ 1,40, et le fragment de cire de densité 0,95, donc moins élevée que celle du miel. La particule de cire est soumise à deux forces antagonistes : la force de la pesanteur tendant à la faire descendre et la poussée d’Archimède, de plus grande intensité puisque le miel a une densité supérieure à celle de la cire, tendant à la faire remonter. Le fragment de cire va donc gagner la surface. Mais alors, pourquoi la décantation doit-elle durer plusieurs jours ? L’explication est à relier à la viscosité. La vitesse de la particule étant constante lors de son ascension, le temps mis par la cire pour parvenir à la surface est proportionnel à la hauteur du miel qu’elle doit traverser, d’où l’intérêt de réduire cette hauteur en opérant la décantation dans un maturateur de grand diamètre. ce sont les particules les plus fines qui vont déterminer la durée de la décantation puisque les gros fragments de cire vont très rapidement atteindre la surface (explication de Poiseuille, médecin et physicien français du XIXe siècle et loi de Stokes, physicien irlandais). Mais, de plus, en remontant, ceux situés au fond de la cuve rattraperont les particules les plus fines qui vont s’y agréger par coalescence (La coalescence est un phénomène par lequel deux substances identiques, mais dispersées, ont tendance à réduire leur surface en se réunissant) et, dans une certaine mesure, les morceaux de cire vont aider à la décantation des particules plus petites. On considère que l’opération est achevée lorsque les particules de cire ne sont plus discernables à l’œil nu. Il est donc vain, voire contre-productif, de chercher à éliminer les morceaux de cire avant la décantation.