Carnet de notes apicoles

Extrait de "Le comportement agressif des ouvrières" par J. Lecomte.  dans les Annales de l’Abeille, INRA Editions, 1961, hal-00890147

L’abeille butineuse rencontrée isolée, à distance de son lieu de travail, n’est pas agressive. L’agressivité est limitée à la ruche et aux environs immédiats.

Un certain périmètre défensif existe autour de la ruche. Ce périmètre est de dimensions variables, il peut être nul ou au contraire être éloigné d’une dizaine de mètres et plus, de la ruche.

Les facteurs météorologiques jouent certainement un rôle très important ; ce rôle a été toujours reconnu par les praticiens de l’apiculture. Deux facteurs dominent qui sont le vent et l’orage. Un vent de plus de 2 0 km/h mesuré à la hauteur du toit de la ruche, élève toujours considérablement l’agressivité. Le deuxième de ces facteurs a une action également très nette ; cette donnée étant également connue depuis longtemps par les apiculteurs.

Le niveau de l’agressivité est faible en période de grande miellée ainsi que l’atteste un grand nombre d’essais effectués au moyen de la méthode des leurres. La simple observation montre que durant ces périodes, il n’y a que peu d’abeilles gardiennes et souvent pas du tout. Un autre comportement, en relation directe avec l’état de la miellée, a une influence considérable sur l’agressivité. Il s’agit du pillage. Le pillage se produit très généralement après la fin de la miellée. Il peut être spontané, l’on s’aperçoit que les ruches fortes essayent de dérober les provisions des faibles, surtout quand il s’agit de ruches en mauvais état et que l’odeur du miel se répand par les fentes ou les brèches du bois. Il peut être aussi la conséquence de l’imprudence d’un apiculteur qui abandonne du miel ou des objets portant des traces de miel à proximité du rucher. Les abeilles commencent par récolter ce miel puis tentent de dérober les provisions des ruches voisines et le pillage devient général.