Carnet de notes apicoles

La colonie - 06 - Homéostasie

Extrait du groupe "Rucher contemplatif", article "Rêverie apicole du samedi 18 juin 2022 sur les ventileuses." :

 

Ventileuse, une fonction essentielle à la survie d’une colonie.
« Collective ventilation in honeybee nests », Jacob M. Peters, Orit Peleg et L. Mahadevan, 23 janvier 2019, Journal of the Royal Society.
 
Selon les auteurs, les comportements individuels des ventileuses s’intègrent dans une dynamique collective des ventileuses. Selon les conditions de vitesse de l’air entrant et sortant, selon les différences de température entre l’intérieur et l’extérieur de la ruche, les groupes de ventileuses dérivent aux limites du trou de vol, se désagrègent, se reforment en fonction des variations de la température ambiante.
 
 
Les abeilles détectent la température de l'air local (qui est couplée à la vitesse et à la direction du flux d'air) et dirigent le flux d'air lorsque les températures sont élevées.
 
 
Cet article souligne combien il est utile de bien comprendre comment les abeilles elles-mêmes réagissent aux changements dans la ruche. Il rappelle comment des millions d'années de sélection naturelle leur ont permis d’acquérir le "savoir faire" approprié pour assurer l’homéostasie (1) de l’atmosphère de leurs logis.
Soulignons également l’importance dans ce "savoir faire" de la diversité génétique pour assurer les comportements les plus appropriés face à des changements dans des paramètres de l’atmosphère de la ruche.
 
(1) : Homéostasie selon le Larousse :
  • 1. Processus de régulation par lequel l'organisme maintient les différentes constantes du milieu intérieur (ensemble des liquides de l'organisme) entre les limites des valeurs normales.
  • 2. Caractéristique d'un écosystème qui résiste aux changements (perturbations) et conserve un état d'équilibre.

 


Extrait de "Le génie des abeilles" par Éric Tourneret et Sylla de Saint Pierre, et Jürgen Tautz (2023) :

 

L'homéostasie d'une colonie, son équilibre propre au-delà des perturba­tions de son environnement, est le fruit d'une série de réactions - dite boucle de rétroactions - qui interagissent entre elles. Cette complexité s'applique à l'approvisionne­ment en nourriture de la colonie. Pour rapporter dans le nid la bonne quantité de nectar, les abeilles doivent tenir compte de la place disponible dans les rayons, comme des besoins en miel. Les butineuses entrent ainsi en activité lorsqu'elles apprennent la découverte d'une source de nectar, mais aussi lorsque la baisse des réserves le justifie. Elles sortiront en revanche en moindre nombre si la nourriture est abondante dans le nid ou si les sources de nourriture tarissent. Dans les deux cas, la communication est au cœur de leur comportement La danse mobilise de nouvelles recrues pour buti­ner tandis qu'une hésitation des magasinières, qui tardent à délester les butineuses du nectar qu'elles rapportent, réduit leur activité, voire amène la butineuse ainsi avertie à informer les autres qu'il est inutile de poursuivre la récolte. Grâce à ces différents modes de communication, la colonie évite de subir les fluctuations brutales des ressources dispo­nibles, qui surviennent lorsque des pluies répétées ont lavé les fleurs de leur nectar ou qu'elles ont brûlé au souffle de l'été. À la boucle du butinage est liée une autre boucle de rétroactions, la construction des rayons. Si, pendant plusieurs heures, les magasinières ne trouvent pas de cellules vides pour y déposer le nectar, elles commencent à produire de la cire, bientôt rejointes par les bâtisseuses, et entament la construc­tion de nouveau rayons - si l'espace disponible le permet.



19/06/2022
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