L'abeille - 13 - Génétique des hyménoptères
Pour une future ouvrière ou une future reine (2n chromosones) :
Pour un futur faux bourdon (n chromosones) :
Extrait de "Le génie des abeilles" par Éric Tourneret et Sylla de Saint Pierre, et Jürgen Tautz (2023) :
Les abeilles conjuguent avec brio deux formes de reproduction, par division et sexuée. Lors de l'essaimage, la colonie - le super-organisme - se propage par division. Lorsqu'il s'agit de la division d'une cellule, la nouvelle hérite le patrimoine génétique de la cellule mère, ce qui offre peu d'intérêt en matière d'évolution. Les abeilles ont évité cet écueil. Si l'essaimage crée bien une copie complète, génétiquement identique à la colonie mère, ce profil génétique ne perdure que le temps de la vie de la reine. Dès qu'elle a épuisé sa réserve de spermatozoïdes, les ouvrières la remplacent et la fécondation de la nouvelle souveraine par une quinzaine de faux-bourdons produit une nouvelle combinaison de gènes. Il en va de même dans la fraction de la colonie restée la dans la ruche, mais la transition ne dure que quelques jours, le temps pour la nouvelle reine de finir sa croissance dans l'obscurité de sa cellule, naître au monde et accomplir son vol de fécondation. Une colonie change ainsi chaque année son patrimoine génétique. L'essaimage ne permet cependant d'engendrer qu'un très petit nombre de colonies chaque année, au mieux trois viables, la population de la ruche devant être assez forte pour que les colonies issues de la division aient des chances de survie. Une stratégie rare dans le monde animal, en apparence aussi extravagante que la reproduction sexuée des abeilles.
Ces deux modes de reproduction conjugués, l'acte sexuel des individus et la division du super-organisme, ont pourtant assuré la diversité génétique et le succès de l'espèce.
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