Carnet de notes apicoles

Nourrir - 02 - Nourrissement et résistance aux maladies

Extrait de "Comment éviter les maladies chez les abeilles ?"

par : Orlando Valega d’ « Apícola Don Guillermo » novembre 2014

 

Lorsque l’abeille manque de nectar, elle meurt en grappe avec la tête à l’intérieur des alvéoles. Avant d'en arriver là, l’organisme de l’abeille a essayé de produire de l’énergie thermique par tous les moyens : d’abord en brûlant ses réserves de graisse, stockées au niveau du 2ème anneau abdominal, puis lorsque celles-ci se raréfient, en brûlant les protéines des muscles et des tissus. On peut dire que le corps se mange. Cela provoque une diminution du poids corporel, qui peut atteindre 50 % de sa valeur normale. Cet état de dénutrition laisse l’abeille sans protection et susceptible de contracter n’importe quelle maladie. Dans cet état, les abeilles peuvent facilement disparaître lorsqu'elles peuvent sortir. Celles qui restent dans la ruche peuvent présenter les mêmes symptômes de manque de protéines et de destruction des tissus digestifs comme s’ils avaient été parasités par la noséma, qui est une autre façon de perdre des protéines (noséma : maladie contagieuse de l’abeille due à un champignon parasite qui se multiplie dans les cellules de la paroi intestinale).

 

Le manque de pollen provoque également un manque de protéines dans le corps des abeilles, qu’elles tentent de résoudre en extrayant les protéines principalement des muscles et des intestins. Cette situation peut provoquer des dommages cellulaires dans ces tissus, avec pour conséquence une diminution du poids corporel, et l’observation possible de tissus endommagés qui cessent de produire des sucs digestifs et se retrouvent avec des dommages qui peuvent être confondus avec des lésions de parasitose dues à la nosémose.

 

Le pollen fournit à la colonie d’abeilles toutes les protéines nécessaires au développement de l’organisme et à son fonctionnement normal. Les abeilles utilisent les protéines du pollen principalement pour le développement des muscles, des glandes et d’autres tissus corporels. Pour le consommer, elles le transforment en pain d’abeille (c'est un mélange de pelotes de pollen, de miel et d'enzymes, façonné par les butineuses et naturellement fermenté au sein de la ruche), qui constitue l’aliment principal des larves et des jeunes adultes. Le pain d’abeille est indispensable pour :

  • Ses enzymes (ce sont des protéines qui catalysent de nombreuses réactions biologiques) et vitamines qui sont essentiels pour produire diverses sécrétions telles que la gelée royale, les ferments salivaires, la cire ;
  • Les bactéries issues de la flore intestinale des abeilles ;
  • La fabrication des acides aminés de défense de l’abeille ;
  • La stimulation de la ponte et l’élevage des faux-bourdons, sans pollen il n’y a pas de naissances de faux-bourdons, la reproduction est paralysée.

Généralement, les abeilles récoltent le pollen de nombreuses espèces différentes, ce qui garantit sa qualité.

Le manque de pollen ou la consommation de pollen à faible teneur en protéines ou présentant des carences en certains acides aminés conduisent à la diminution du poids corporel de l’abeille, à la consommation des réserves protéiques corporelles et à la mort prématurée.

 

Un autre élément essentiel à la survie, outre les nutriments, est l’eau. En cas de manque d'eau les abeilles deviennent extrêmement sensibles à tout problème, et finissent par mourir. Dans les endroits où il n’y a pas d’eau à proximité, il est pratique de placer des abreuvoirs de manière à ce qu’il n’y ait jamais de manque d’eau.

 

Concernant l’alimentation il est nécessaire de laisser des réserves suffisantes de miel et de pollen. Par expérience, il faut arrêter la récolte avant l'été de chaque année. Les apports de sirops de sucre comme réserves à la place du miel ont pour inconvénients :

  • d'augmenter l’humidité intérieure de la ruche ce qui favorise la prolifération des maladies ;
  • en fin d'hiver, l’apport de sirop stimule la ponte de la reine ce qui provoque des déséquilibres dans la colonie (la population d’abeilles d’hiver diminue et les abeilles d’été mal nourries qui naissent, sont incapables de nourrir les nouvelles générations d’abeilles).
  • si les colonies sont soumises à plusieurs jours de confinement pour cause de pluie et de froid, il se produit un excès d’humidité, aggravé par les excréments des abeilles qui laissent une masse contaminante de maladies.

 

Minimiser les interventions, le simple fait d'ouvrir la ruche entraine une perturbation des abeilles qui abandonnent leurs tâches et se préparent à se gaver de miel. Si l’intervention dure peu de temps, il faudra peut-être quelques heures pour que toutes les abeilles déchargent le miel et retournent à leurs tâches. Si l'intervention est conséquente (pour examen de la ponte, du pollen, du couvain, etc.) mais si les cadres ne sont pas déplacés, c’est moins traumatisant pour les abeilles. Il faudra peut-être une journée à la colonie pour réparer les rayons déchirés, nettoyer le couvain qui a été blessé par inadvertance et tout remettre en ordre. Si l'on a enlevé ou déplacé des cadres, le désordre est plus grand, le rangement et l’adaptation à la nouvelle disposition prendront quelques jours à la colonie.



20/04/2024
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